Mercredi la Une (belge) a diffusé un reportage sur le bruit. Je l’ai retrouvé sur
leur site internet donc vous pourrez le visionner ici si cela vous intéresse:
http://www.rtbf.be/video/detail_questions-a-la-une-medecines-naturelles-nos-oreilles-en-danger?id=1775966
Il y a un sujet (très intéressant aussi) sur les médecines douces donc si vous voulez sauter celui-là il faut déplacer le
curseur environ vers le milieu.
Dans ce reportage on parle surtout des acouphènes, de
l’hyper-accousie ainsi que des ravages provoqués par la musique à plein tube et les écouteurs. J’ai donc décidé de vous parler de mon expérience avec ces sujets.
Dans mon cas particulier cela se résume à : c’est la faute à
Bowie. Oui, David Bowie.
Pour commencer je dois vous dire que j’ai de faibles acouphènes et
une faible hyper accousie.
Les acouphènes sont supportables. J’ai un peu l’impression que
c’est héréditaire car vers 40 ans ma mère a commencé à se plaindre du fait qu’elle entendait un son aigu continu dans les oreilles. Elle a consulté plusieurs médecins qui n‘ont pas pu l’aider
jusqu’à ce que l’un d’entre eux lui dise : « il n’y a rien à faire avec cela, la seule chose que vous puissiez faire est de ne pas les écouter sinon ça vous rendra folle ». C’est
ce qu’elle a fait et elle vit très bien avec. Ma mère attribue cependant, ses acouphènes au fait que quand elle a été jeune et très malade elle a été traitée avec un médicament qui avait comme
effet secondaire d’endommager l’oreille interne. Mais rien n'a été réellement prouvé.
En ce qui me concerne, il y a un son aigu qui n’est pas
insupportable mais qui est bel et bien présent. Je ne l’écoute pas, je remarque simplement que parfois il est plus faible et parfois plus prononcé. Ce qui me fait croire qu’il peut être lié à ma
tension artérielle.
Cet été par contre cela m’a joué des tours car quand j’allais
dormir j’entendais constamment un moustique. Je me mettais à la chasse au moustique et je ne trouvais rien. Donc je laissais tomber en me disant que je verrais bien le matin si je serais piquée
et…rien : pas la moindre piqûre. J’ai fini par comprendre que c’était l’acouphène qui me jouait des tours ou alors c’était l’hyper-accousie qui me faisait entendre un son dans le circuit de
chauffage de l’immeuble. Je ne sais pas. En tout cas quand un vrai moustique m’a chargée j’ai vu la différence et je l’ai reconnu. Le son était nettement plus élevé.
A Los Angeles dans un magasin de vitamines j’ai trouvé un complément alimentaire
qui s’appelle RING STOP. Il est à base d’homéopathie. Selon les instructions il fallait en prendre 2 capsules 2x par jour pendant 3 à 6 mois et c’était assez cher, donc je n’ai pas poursuivi la
chose assidûment et je ne peux pas vous faire part d’un quelconque résultat. Mais bon si jamais il y a parmi vous des gens qui sont à bout et sont prêts à y mettre le prix pour tenter la chose
voici le site de la société : www.enaturalcare.com/hearing.html . Ils disent que ça marche
aussi pour l’hyper-accousie
Pour ce qui est de mon hyper-accousie, elle est faible mais
malheureusement, je dois compter avec.
Je ne peux pas incriminer les boîtes de nuit, je n’y suis allée que
deux fois dans ma vie pour environ deux heures. Des anniversaires de copines, mais je suis la première à avoir quitté les lieux, les jambes à mon cou.
Je ne peux pas incriminer les concerts et les festivals de musique
car je n’ai été à un méga concert qu’une seule fois dans la vie. C’était David Bowie à Paris (La Courneuve) et ça vaut la peine de le raconter.
Alors voilà : boum ça m’est tombé dessus comme ça, je suis
devenue une fan totale de David Bowie. Alors quand Bowie a donné un concert à Paris à la Courneuve (ça devait être en 1990 ou quelque chose comme ça), ma mère s’est dévouée pour me faire plaisir
et m’a accompagnée. On avait une nouvelle voiture donc pas question de s’aventurer en banlieue parisienne avec elle. On a logé à Paris et on a pris le RER pour la Courneuve. L’après-midi tout
s’est bien passé, on est bien arrivées. On s’est trouvé une bonne place devant la tribune VIP. La parc départemental de la Courneuve était juste un vaste terre plein. Il y avait déjà pas mal de
bruit, des haut-parleurs énormes qui crachaient des décibels. Je ne me souviens absolument pas du groupe qui jouait. On s’est mises dos à la scène car on recevait toutes les vibrations dans le
plexus solaire.
Bowie est arrivé – en hélicoptère (!!!) – avec presque deux heures
de retard (vous comprendrez ce que ça voulait dire plus loin). Le concert était super mais le son est encore monté d’un cran. J’étais loin de la scène mais quand même c’était terriblement
puissant. Pour mieux voir le spectacle, j’ai passé toute la soirée assise sur une barrière nadar….ce qui fait que encore une semaine après cela m’était très douloureux de m’asseoir sur mon
postérieur….
Le concert a fini vers une heure du matin. Bowie est reparti en
hélicoptère (!!!!) et nous ???? La catastrophe.
On ne savait pas que le métro fermait à minuit !!!! Certaines
personnes ses sont installées très zen sur les marches du métro décidées à attendre son ouverture. On aurait dû faire pareil. Les bus étaient pris d’assaut, les gens pendaient littéralement des
fenêtres. On pouvait oublier. Il ne nous restait plus qu’à marcher jusqu’au moment où on trouverait un endroit d’où appeler un taxi, car les taxis n’en parlons pas! Et pas de GSM à
l’époque….
Au début c’était faisable, il y avait une masse de gens qui
marchaient vers la capitale. Mais au fur et à mesure que l’on approchait de la porte d’Aubervilliers il y avait de moins en moins de monde jusqu’à ce qu’on finisse carrément toutes seules dans la
rue. Il était 3 heures du matin. Et toujours aucun restaurant ou hôtel en vue. Le cauchemar complet. On avait peur et pour cela on ne pouvait pas se permettre de s’arrêter un instant,
malgré la fatigue, car tant que vous êtes en mouvement vous vous sentez moins vulnérable. On s’est fait arrêter par une bande de jeunes qui ont essayé de nous plaquer contre un mur en nous
lançant : « c’était bien le concert de Bowie ? ». Heureusement aussi bien ma mère que moi-même ne sommes pas paralysées par la peur dans les situations extrêmes et on a
beaucoup d’autorité. On s’est immédiatement dégagées de toutes nos forces en répondant « ouais, ouais » et on est parties. Dieu merci, ils nous ont laissée tranquilles. Mais je ne vous
dis pas comment je tremblais cinq minutes après quand j’ai imaginé ce qui aurait pu nous arriver.
On a marché jusqu’à la gare de l’Est et là : mirage,
finalement un hôtel. On est rentrées et on a demandé au réceptionniste de nous appeler un taxi. Nous on habitait à côté de la Tour Eiffel. Le taxi est arrivé mais quand il a commencé à nous
promener dans les tunnels sous la Seine on a vraiment cru qu’il allait nous débarquer dans un coin sombre et nous zigouiller. Après ce qu’on venait de vivre on était sur les nerfs, ma mère et moi
on s’est regardées terrifiées.
Les jours suivants je n’ai pratiquement pas pu visiter Paris. Je
n’arrivais pas à aller plus loin que la tour Eiffel. Je me sentais bizarre et au niveau du plexus solaire j’avais l’impression que j’allais m’évanouir. J’étais constamment sur le point de
m’évanouir. Je ne me souviens pas de mes oreilles, si j’ai ressenti quelque chose de bizarre à ce niveau. J’étais terriblement déshydratée et tout ce que j’arrivais à avaler c’était des litres
d'eau froide et des salades de fruits rouges (surtout les groseilles). J’ai bien cru que j’étais fichue pour toujours mais peu à peu au bout d’une semaine c’est parti.
J’ai décidé que je ne me déplacerais plus jamais pour voir le
moindre artiste en concert. Terminé !! J’ai aussi cessé d’être fan de David Bowie du jour au lendemain. Mais maintenant quand on entend parler de la dangerosité de la Courneuve et de la
porte d’Aubervilliers ma mère et moi on crâne : nous on a fait ça a pied à trois heures du matin !
Il y a bien eu il y a trois ans un concert des Gipsy Kings au
Cirque Royal à Bruxelles.
J’adore les Gipsy Kings alors ma mère et moi on a décidé d’y aller. On a pris de bonnes places, au balcon du côté droit de la scène. J’ai pris des boules Quiès avec moi mais dès les premières notes j’ai
compris que ce ne serait pas suffisant. A nouveau le son était poussé tellement haut (je n’avais pas pensé qu’ils allaient mettre des micros dans les guitares, je pensais – naïvement – que ce
serait juste les sons naturels des guitares et des leurs cordes vocales) que j’ai compris que ce ne serait pas possible.
J’ai supporté la première chanson mais je me sentais de moins en
moins confortable, les vibrations me transperçaient.
On a quitté nos
places au bout de deux chansons, les gens autour de nous nous regardaient comme si on était folles. On s’est mise à la recherche d’un endroit où les décibels seraient supportables….ha ha…et on a
trouvé….dans le vestiaire !!! Authentique : j’ai passé tout le concert des Gipsy Kings assise sur le comptoir des vestiaires !!! C’était super, Jobi Joba et tout, Banboleo. Donc du
concert des Gispy Kings je n’ai vu que les gens qui sortaient pour aller aux toilettes ! Un type de l’organisation nous a bien invité à aller voir la salle, tout en bas. On y est allées par
curiosité c’était l’horreur : toute la salle (les murs, le sol) tremblait, on s’est enfuies et on est retournées sur notre comptoir !!! Mais bon, c’était quand même super. Mais je ne
sais pas si vous remarqué une chose : on est les seules à avoir quitté les lieux car c’était intenable, tous les autres spectateurs sont restés dans ce bruit assourdissant. Est-ce qu’aucun
d’entre eux ne s’est rendu compte de rien ?
Conclusion, ce ne sont pas non plus les concerts qui on esquinté
mes portugaises.
PS : en parlant de bruit, je ne vais plus au cinéma. J’y
allais avec des boules Quies mais le James Bond Casino Royale a été terrible. Déjà qu’on a une bagarre ultra musclée dès les premières images, le pire c’est l’effondrement du palais à Venise.
C’est de l’ordre d’un tremblement de terre. Une fois de plus j’étais avec ma mère et on est sorties de là complètement lessivée, abruties comme si un rouleau compresseur nous était passé sur le
corps. Elle était incapable de reprendre la voiture et conduire, tellement elle était sonnée. Elle a dû téléphoner à mon père pour lui dire qu’on avait besoin de se remettre et qu’on allait au
restaurant. Il nous a fallu un solide repas et bon verre de vin rouge pour nous faire reprendre nos esprits. Donc maintenant, les films je les attends en DVD, au moins chez moi je choisis le son.
Vous remarquerez aussi que la reine Elizabeth d’Angleterre a assisté à la première de Casino Royale – pendant le film je n’arrêtais pas de penser à elle – mais qu’on ne l’y a plus jamais repris non plus. Maintenant, elle envoie les jeunes à sa place…
Ne reste plus que la troisième piste : les écouteurs sur les
oreilles. C’est la piste que je privilégie mais une fois de plus il faut nuancer.
Je n’ai jamais eu d’Ipad. J’ai eu un walkman et un CD player. Je
n’ai jamais utilisé le walkman dehors dans la rue car au premier essai j’ai compris que pour entendre ma musique je devrais d’abord couvrir le bruit de la rue et de mon entourage, ce qui revenait
à pousser le son à fond, ce que le bon sens ne m'a jamais permis de faire. Donc ne reste plus que l’écoute occasionnelle de la musique au travers des
écouteurs, eh oui: Let’s dance ou Heroes dans les écouteurs c’est quand même génial. D’où la faute à Bowie. La dernière fois que j’ai réellement écouté de la musique dans les écouteurs avec le
son un peu plus haut que le terme: "minimum", c’était il y a environ cinq ans. Des tubes des années 80. C’était génial mais en enlevant les écouteurs j’ai senti comme si mes oreilles étaient
voilée. J’ai attrapé peur et je ne l’ai plus jamais refait. J’ai même viré le casque.
D’autres causes identifiées sont des attaques extérieures et
indépendantes de ma volonté. Mon chien m’a violement aboyé dans l’oreille à au moins trois reprises et j’avais beau l’adorer, je l’aurais massacré. J’ai vraiment cru qu’il m’avait percé les
tympans. C’était un petit chien avec une voix de doberman. Quand il aboyait sur quelqu’un, les gens se saisissaient car une voix aussi forte était totalement inattendue sortant de ce petit
corps.
Ensuite je dois aussi blâmer une voiture de police à Las Vegas.
Elle a actionné sa sirène juste en tournant l’angle de la rue alors que j’attendais pour traverser. Le son le plus violent que j’aie encaissé de ma vie – les américains sont des abrutis -. J’ai
eu très peur car la gêne et l’impression d’entendre les sons voilés a duré dix bonnes minutes. Idem pour les pompiers à Los Angeles. Et je vous avoue que quand il y en a un qui passe devant moi,
je me tourne dos au bruit en me bouchant ostensiblement les oreilles. J’ai remarqué que certains ont vu mon geste et ont compris qu’ils dérangeaient.
Aux Etats-Unis j’ai fini par toujours porter des Boules Quies par
mesure de précaution lorsque je sortais dans la rue, y compris dans les magasins car là, la musique hurle (voir mon chapitre sur Los Angeles).
Donc pour conclure, je n’ai pas fait beaucoup de bêtises avec mes
oreilles au cours de ma vie et encore, je constate une légère hyper-accousie qui justement m’oblige à porter des boules Quies quand je passe l’aspirateur, me rends au centre commercial ou dans
des villes bruyantes comme Paris, ou encore dans des restaurants bondés où le bruit des conversations est comme un bourdonnement continu. Si avec mon mode de vie j’en suis à ce stade, j’aimerais
bien savoir ce que tous les autres vont devenir. La seule chose qu’il m’est difficile de comprendre c’est quand on dit à quelqu’un qu’il prend des risques irréversibles et que comme dans le
reportage il répond que tant pis, il s’amuse trop bien pour l’instant et qu’il se moque des conséquences. Après il est trop tard et quand il n’y a plus rien à faire, les gens sont malheureux car
plus moyen de revenir en arrière…